Illégitime

Au cours de recherches en généalogie, on se heurte parfois à la légitimité d’un individu. « Simple bâtard » ou « enfant incestueux », il convient de bien établir les nuances, les graduations dans l’état non légitime d’un enfant.

Illégitime veut dire « hors du mariage », donc l’enfant illégitime est un enfant né hors d’une union légitime, hors mariage. Suivant la situation occupée par ses parents, suivant nos lois religieuses ou civiles, on distingue plusieurs catégories :

L’enfant naturel : c’est celui que la « vox populi » nomme « bâtard » (de « bast », vieux français qui veut exprimer une idée de mépris). En fait, pendant longtemps, c’était un état reconnu, que certains portaient presque comme un titre, à l’instar de Guillaume le Bâtard conquérant de Dunois. Jusqu’au début du XVIe siècle, dans certaines familles, le terme « Petit », accolé à un nom patronymique comme Jean Petit-Durand, révèle une origine illégitime. De même, la terminaison « et » pourrait également indiquer semblable origine, comme celle en « at », dans le midi.
Il existe trois sortes d’enfant naturel : l’enfant naturel né de père et mère inconnus, l’enfant naturel issu de deux personnes non mariées mais connues, l’enfant naturel dont un seul des parents est connu. Ce dernier cas, courant pour la mère, est plus rare pour le père. En effet, sous l’ancien régime, lorsque la mère donnait le jour à un enfant non légitime, elle devait lors du baptême de l’enfant, et quand elle le connaissait, déclarer le nom de son suborneur sous peine d’astreinte.
L’enfant naturel peut être adultérin : issu de deux personnes dont l’une au moins est mariée, voire les deux; incestueux : c’est-à-dire né de deux proches parents. Etaient également réputés incestueux jusqu’à la fin de l’ancien régime, les enfants nés d’un prêtre ordonné, d’un religieux ou d’une religieuse. A cela s’ajoute :

l’enfant légitime devenu illégitime : soit issu d’une union faite en dehors des lois du Royaume et annulée par le Pape, soit né de mariage dit « secret», mariage qui se pratiquait jusqu’à la chute de la monarchie, lorsque deux fiancés, dont la famille retardait l’union ou la désapprouvait, décidaient de se marier en dehors de leurs paroisses et sans la dispense du curé de leur paroisse d’origine. Parfois, ces mariages étaient célébrés une seconde fois afin de régulariser l’état des enfants nés entre les deux cérémonies;

l’enfant légitime désavoué : cas d’un enfant dont les parents ou l’un des parents demandent le rejet de paternité.
La légitimation a pour effet de faire considérer l’enfant comme né pendant le mariage de ses parents. En sont exclus, les enfants incestueux et adultérins. La légitimation fait appel, en amont ou lors de la célébration du mariage, a la reconnaissance, acte authentique par lequel le père et/ou la mère reconnaît son enfant comme sien. Les enfants légitimés obtiennent les mêmes droits que ceux légitimement nés.